Fraude aux compteurs Linky : ce que risquent les usagers qui dérobent de l’énergie

À l’heure où l’électricité et le gaz subissent une flambée des prix sans précédent, le nombre de fraudes aux compteurs Linky explose. Pour consommer de l’électricité sans être vus, les usagers regorgent d’inventivité tandis que certains agissent en bande organisée pour pirater les compteurs connectés. Si cette manœuvre peut sembler alléchante, elle reste toutefois risquée non seulement pour la sécurité de votre famille, mais aussi d’un point de vue pénal. Voici que ce risquent ceux les fraudeurs.

Au cours des dernières années, le compteur Linky est devenu courant et s’est installé dans une grande partie des domiciles du pays. Petit et high-tech, cet appareil donne la possibilité aux fournisseurs d’énergie de surveiller à distance la consommation électrique des ménages et de réduire les cas de fraude, grâce à ses avancées technologiques qui empêchent les manipulations des utilisateurs.

Par le passé, certains consommateurs pouvaient consommer de l’électricité sans être détectés, en utilisant un simple aimant sur les anciens compteurs. Cependant, cette époque est révolue. L’augmentation constante des prix de l’électricité a toutefois rendu certains usagers nostalgiques de ces pratiques, et de nouvelles techniques ont émergé. Ces dernières permettent aux usagers d’intervenir sur le compteur connecté afin de consommer de l’électricité tout en passant inaperçus.

Pour pouvoir consommer de l’électricité sans que le compteur Linky ne décèle ni ne facture l’énergie utilisée, il suffit de créer une dérivation avant le compteur. Pour pouvoir réaliser cette procédure, il faut toutefois s’y connaître en connectique et électricité et c’est pourquoi certains malins n’hésitent plus à s’improviser techniciens pour proposer cette démarche aux honnêtes citoyens.

Tentés par l’idée d’économiser jusqu’à plusieurs centaines d’euros par mois, les ménages ont été nombreux à céder, malgré les risques de poursuites judiciaires et ceux liés à leur sécurité.

Il faut dire que dans toute la France, les escrocs n’hésitent pas à communiquer leur bon plan aux familles les plus modestes pour gagner de l’argent. En contrepartie d’une somme délivrée de préférence en espèces, ces derniers agissent directement sur le compteur Linky des abonnés afin qu’ils réduisent considérablement le montant de leurs factures. Considérée comme escroquerie en bande organisée, la démarche est risquée pour les pirates, mais aussi pour les usagers qui trichent.

Cette semaine encore, deux nouveaux escrocs ont été pris la main dans le sac pour délit de fraude aux compteurs Linky. Les deux hommes, soumis à l’obligation de rembourser Enedis pour le préjudice subi, ont en prime été condamnés à des peines de prison allant jusqu’à 2 ans avec sursis probatoire. Une amende de 10 000 € ainsi qu’une interdiction de gérer une entreprise pendant 15 ans ont aussi été prononcées par la justice à l’encontre de ces pirates qui sont de plus en plus nombreux à sévir en France.

Loin d’être mis hors de cause, de par leur investissement dans cette fraude massive aux compteurs Linky, les usagers ayant donné leur accord pour frauder risquent eux aussi de lourdes sanctions judiciaires. En prime, ces derniers et leurs proches sont davantage exposés à des dangers pour leur santé et sécurité lorsqu’ils détiennent un compteur trafiqué.

Lorsqu’un usager est soupçonné de fraude, des analyses sont menées par Enedis. S’il s’avère que le compteur Linky est trafiqué, le fournisseur d’énergie porte immédiatement plainte contre le particulier. Le vol d’énergie peut donner lieu à de lourdes sanctions pénales. L’usager risque effectivement une amende pouvant aller jusqu’à 1 million d’euros et 10 années d’emprisonnement.

En prime, un compteur Linky trafiqué peut aussi s’avérer être dangereux. On dénombre effectivement davantage d’incendies, d’électrocution ou encore de situation d’électrisation auprès des foyers ayant tenté de pirater leur compteur connecté. Dans de telles conditions, l’assurance peut refuser d’indemniser les victimes et des frais beaucoup plus élevés que le paiement de factures d’énergie sont facturés aux fraudeurs.