Énergie : ce qui pourrait changer pour le régime heures pleines/heures creuses
Prisé par de nombreux Français, le système d'heures creuses permet une autre utilisation de l'énergie mais devient obsolète. Voici ce qui pourrait changer.
La Commission de régulation de l’énergie a sollicité Enedis pour ajuster les horaires des offres « heures pleines/heures creuses » afin de mieux synchroniser la consommation d’électricité avec les périodes de production maximale de l’énergie solaire.
Qu’est-ce que le régime heures pleines/heures creuses adopté par de nombreux Français ?
L’option tarifaire « heures pleines/heures creuses », adoptée par 15 millions de Français, offre la possibilité de profiter de tarifs réduits sur l’électricité pendant les heures creuses (8 heures par jour) par rapport aux heures pleines (16 heures par jour).
Les heures creuses correspondent aux périodes de moindre consommation générale. Selon Enedis, environ 60 % des clients bénéficient des heures creuses uniquement durant la nuit, de 20h00 à 8h00, tandis qu’environ 40 % voient leurs heures creuses réparties entre 12h00 et 17h00 ainsi qu’entre 20h00 et 8h00. Des plages horaires décidées par Enedis déterminent les plages horaires des heures creuses « en fonction des conditions d’exploitation et de la capacité locale du réseau public de distribution ». Il n’est pas possible de choisir ou de modifier ces plages horaires.
Quels sont les points faibles du système heures pleines/heures creuses ?
Le système des heures pleines/heures creuses, conçu initialement pour optimiser l’utilisation de l’électricité nucléaire la nuit, est aujourd’hui désajusté face à la montée des énergies renouvelables comme le solaire photovoltaïque, qui produit en abondance en début d’après-midi. Ce décalage rend le système moins efficace et le montant des factures d’électricité des Français plus élevé.
Un système trop rigide pour s’adapter à la demande d’électricité
La complexité de gestion et les faibles économies pour les consommateurs, sauf s’ils peuvent déplacer significativement leur consommation, sont également des points faibles. De plus, ce système est trop rigide pour s’adapter aux fluctuations actuelles de la demande en électricité.
Le système heures pleines/heures creuses devenu obsolète
Avec les avancées technologiques, notamment les compteurs intelligents, une tarification plus dynamique est possible, rendant le système heures pleines/heures creuses obsolète. Pour mieux intégrer les énergies renouvelables et s’adapter aux réalités actuelles, une évolution vers une gestion plus flexible et moderne est nécessaire, comme le souligne Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE.
Qu’est-ce qui pourrait changer en 2025 concernant le système heures pleines/heures creuses ?
Le régulateur de l’énergie propose d’instaurer des heures creuses à la mi-journée pendant l’été, lorsque l’ensoleillement est maximal, la consommation d’électricité est basse et le coût de l’énergie est réduit.
En revanche, en hiver, les tarifs réduits durant les heures de déjeuner ou en fin de journée, périodes de forte demande, devraient être supprimés. « L’objectif est de parvenir à un modèle avec des heures creuses à la mi-journée en été et pendant la nuit en hiver », précise Emmanuelle Wargon.
Cependant, rien n’est encore décidé. Le régulateur de l’énergie est en discussion avec Enedis dans le cadre des négociations sur les nouveaux tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) qui entreront en vigueur en 2025.