Paracétamol : vers une pénurie de Doliprane et d’Efferalgan cet hiver ?

Depuis juillet dernier, les pharmacies font face à des tensions d’approvisionnement sur les médicaments qui contiennent du paracétamol. Désormais, Doliprane et Efferalgan sont plus difficilement délivrés sans prescription. Les gélules, comprimés, sticks et sirops qui nous soulagent en cas de douleur sont-ils voués à disparaître des officines cet hiver ? On vous dit tout sur la pénurie d’anti-inflammatoires.

En poudre, en comprimés effervescents, en gélules ou en sirop, le paracétamol est le médicament le plus vendu en France. En cas de fièvre, de courbatures, de maux de tête, de dents ou encore de dos, petits et grands se tournent naturellement vers le Doliprane ou l’Efferalgan.

Ces anti-inflammatoires non stéroïdiens, délivrés sans ordonnance, sont adaptés au poids et aux préférences de chacun. La majorité des foyers français possèdent d’ailleurs dans leur foyer au moins une boîte de ces comprimés qui ont le pouvoir de soulager les douleurs.

Dès le plus jeune âge, le paracétamol est préconisé pour atténuer douleurs et fièvres chez le nourrisson. Pour soulager une otite, une rhinopharyngite ou les maux dus aux poussées dentaires, les parents peuvent compter sur les suspensions buvables adaptées aux tout-petits.

Jusqu’à l’âge adulte, en quantité supérieure, les allergies, la fièvre, le rhume et l’état grippal sont aussi traités grâce aux comprimés, effervescents ou non, en faible dosage ou en quantité plus élevée, l’Efferalgan et le Doliprane sont aussi présents après une opération chirurgicale.

La fabrication du Doliprane et de l’Efferalgan est réalisée en France. Dans ses laboratoires, Sanofi, fabricant leader dans son domaine, produit plus de 45 références de Doliprane par jour, pour environ 1 million de boîtes quotidiennes. Celles-ci sont principalement destinées au marché français, pourtant en proie à quelques tensions d’approvisionnement.

Malgré une production qui tourne 24/24 heures, la demande de comprimés de paracétamol est si pressante que les officines peinent à s’approvisionner. En effet, les pharmacies font depuis juillet dernier face à des ruptures de stock, encore contrôlées grâce à certaines nouvelles mesures.

La première raison de cette ruée vers le paracétamol est sans aucun doute l’arrivée de l’hiver et par conséquent, des virus qu’il entraîne. Pour anticiper les grippes, les rhumes et les autres maux de saison, bon nombre de ménages se constituent un stock d’urgence.

L’épidémie de Covid-19, qui touche encore de multiples Français, est également l’une des causes des tensions rencontrées par les pharmaciens qui doivent composer pour gérer au mieux leurs marchandises.  

Le manque de matières premières actuel est aussi l’une des causes de la pénurie de paracétamol. Le plastique et l’aluminium nécessaires pour fabriquer les boîtes et emballages de ces comprimés sont eux aussi devenus rares. Pour fabriquer les contenants des anti-inflammatoires les plus prisés des Français, quelques difficultés doivent aussi être surmontées.  

Ayant anticipé de potentielles ruptures de stock, l’état à pris depuis début juillet quelques dispositions afin d’éviter une réelle pénurie. En effet, désormais, des ordonnances médicales sont nécessaires pour acheter plus de 2 boîtes de paracétamol.

Les pharmacies, elles aussi, vont désormais devoir se limiter lorsqu’elles passent commande auprès de Sanofi. Seules 720 unités de Doliprane et d’Efferalgan pourront leur être délivrées.

Si les stocks de votre officine ne vous permettent pas de soigner vos maux à l’aide de paracétamol, pas de panique ! Des alternatives existent à travers des génériques produits par les laboratoires Biogaran, Viatris et Mylan. Le Dafalgan, dérivé de l’Efferalgan, peut aussi soulager les maux des petits et des grands tant qu’il n’est pas encore victime de son succès.

Pour compenser la hausse de la demande de Doliprane, les laboratoires Sanofi ont déjà augmenté leur production. D’ici l’été 2023, un retour à la normale est envisagé, que l’épidémie de Covid-19 soit éradiquée ou non. L’intégralité des mesures prises pour limiter la pénurie devrait assurer aux services hospitaliers un approvisionnement constant.